Peut-être vous souvenez-vous que nous vous avions présenté il y a quelques mois le travail…
Pascal Golay est un joueur et entraîneur d’échecs suisse. Il a créé une collection de livres d’échecs dont le but est d’éditer ou de ré-éditer en français des livres d’échecs anciens. Il nous dit tout dans cette interview.
Bonjour Pascal, qui êtes-vous ?
Bonjour Jérôme. Je m’appelle Pascal Golay. Je suis un joueur d’échecs qui vient de la partie de la Suisse où on parle français et qu’on appelle « la Suisse romande ». J’y enseigne entre autres le jeu d’échecs dans le très dynamique club d’échecs de Payerne.
Vous avez la particularité de vous êtes lancé dans l’édition d’une collection de livres d’échecs. Pouvez-vous nous la décrire ?
Bien sûr. Il s’agit de la collection intitulée Histoire du jeu d’échecs. Cette collection se propose de publier des ouvrages traitant du jeu d’échecs et de son histoire. Son but est de faire découvrir ou redécouvrir d’anciens ouvrages concernant le jeu d’échecs et de les rendre facilement accessibles au public francophone contemporain. Cela à des prix extrêmement compétitifs. J’ai réalisé un petit site internet pour présenter la collection :www.histoireechecs.1s.fr.
Qu’entendez-vous par « rendre facilement accessible au public francophone contemporain » ?
Il ne s’agit pas seulement de rééditer des ouvrages comme des fac-similés des originaux au sens strict. Car ces ouvrages, de par leur ancienneté, présentent souvent de nombreuses difficultés d’accès pour des lecteurs actuels.
Quelles sortes de difficultés ?
Elles peuvent être de plusieurs ordres. Avec les ouvrages les plus anciens, par exemple le livre de Stamma qui date du 18e siècle, il convient de retravailler la langue, même si le livre est déjà rédigé en français, pour l’adapter à la manière de parler de notre époque. Il s’agit de conserver l’esprit en modifiant parfois la forme devenue trop archaïque. Le fait que je sois enseignant de français m’aide beaucoup dans ce type de traduction. Il s’agit aussi très souvent de transcrire en notation algébrique actuelle des coups rédigés dans d’autres systèmes de notation qui n’ont plus du tout cours actuellement. L’adaptation peut aussi consister à ajouter des diagrammes pour rendre les explications textuelles plus visuelles. Le défi le plus important consiste à traduire des ouvrages en français depuis une autre langue. C’est par exemple le cas avec Ma carrière échiquéenne de Capablanca. Cet ouvrage n’existait jusqu’à présent qu’en anglais (My chess Career). Ainsi, c’est la première fois que cet ouvrage important de Capablanca peut être lu en français.
Comment vous est venue l’idée de cette collection ?
Stéphane Laborde, bien connu de tous les joueurs d’échecs français, a produit une adaptation de la très fameuse Analyse du jeu d’échecs du non moins fameux Philidor en 2014, en utilisant le principe de l’édition à la demande. Cela m’a incité à faire de même. Je dois dire que les évolutions informatiques phénoménales dans le monde de l’édition, qui permettent de publier des livres à la demande, sans avoir besoin d’investir et de risquer un gros capital au départ, est également un facteur important. Cela est une évolution extraordinaire qui permet à tout un chacun de publier des livres pour un coût très modeste, à condition de réaliser soi-même toutes les étapes de la conception des ouvrages (mise en page, conception de la couverture, etc.).
Est-ce qu’il y a d’autres titres prévus dans la collection ?
Il existe un nombre immense d’excellents anciens ouvrages sur les échecs à faire découvrir ! En particulier, il existe de très nombreux livres en langues étrangères (anglais, allemand,…) inconnus ou très peu connus des francophones qui mériteraient d’être traduits en français. Cela dépend surtout du temps que j’ai à consacrer au projet. Traduire, mettre en page, etc. un livre comme My chess Career, qui fait plus de deux cents pages, demande beaucoup d’investissement en temps. Il va de soi en outre que ce travail est quasiment bénévole et uniquement motivé par ma passion pour les échecs et le plaisir de faire découvrir certains aspects de ceux-ci, car ce n’est par les quelques dizaines d’ouvrages vendus qui vont me rendre riche ! (rire)
Comment peut-on vous aider dans ce projet si on le trouve intéressant ?
La contribution la plus simple, Jérôme, est naturellement d’acquérir les livres (ndlr: en cliquant sur les images ou les liens ci-dessus). Une contribution qui demande beaucoup plus d’implication, mais qui serait formidable, serait de m’aider à réaliser d’autres ouvrages de la collection. En particulier, si un ou des lecteurs se sentent la fibre de traduire des livres (ou des parties de livres) depuis une autre langue (principalement l’anglais et l’allemand, mais il existe aussi certainement de très bons anciens ouvrages d’échecs dans d’autres langues, probablement dans les langues slaves que je ne connais pas), qu’ils n’hésitent pas à me faire signe ! En s’y mettant à plusieurs, il est certainement possible de produire de beaux livres !
Je vous remercie pour cette interview Pascal.
Merci à vous Jérôme de m’avoir donné la parole. Je terminerai cet entretien par la devise des échecs : Gens una sumus.
Cet article est également disponible au format pdf: L'histoire du jeu d'échecs - Interview de Pascal Golay
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